Axes de recherches

Données haute fréquence, nowcasting et politique publique

La carte bancaire est devenue un moyen de paiement privilégié. En valeur, les dépenses par carte au point de vente représentent plus de la moitié des dépenses totales des consommateurs, ce qui génère de nombreuses données sur les consommateurs et les commerces, l’activité économique par département, par type de commerce, etc. Ces données peuvent être utilisées pour servir plusieurs objectifs. Par exemple, prédire l’évolution des dépenses de consommation finale et du PIB de la France, construire des modèles de croissance économique plus localisés (région, secteur d’activité, etc.), analyser la connectivité des territoires au regard des mobilités des paiements par carte, évaluer des chocs externes (confinement, épidémie, choc climatique ou environnemental, télétravail) et les effets des programmes de politique publique à des niveaux très locaux), ou encore aider à l’inclusion financière de certaines populations.

Inclusion financière et développement économique

L’accès aux services financiers est crucial pour le développement économique. Les comptes courants et d’épargne permettent aux ménages de sécuriser leurs encaisses, de réaliser des transactions à l’aide de moyens de paiement associés, de lisser leurs revenus et leur consommation face à des chocs économiques et des revenus variables, et de financer des dépenses et des investissements conséquents. L’accès est particulièrement crucial pour les ménages les plus pauvres, qui sont plus souvent contraints et exposés plus fréquemment à des chocs de revenu imprévisibles. Cette question sensible dans les pays en développement est devenue un enjeu important également dans les économies développées qui ont commencé à accorder une attention croissante à cette question. L’Union européenne, en particulier, a placé la réduction de l’exclusion financière parmi ses objectifs stratégiques.

Intelligence artificielle dans la Banque/Assurance

Les progrès de la recherche en « intelligence artificielle » ont permis de développer des méthodes avancées pour analyser de grandes masses de données et de nouvelles méthodes d’apprentissage statistique. Ces technologies transforment à la fois la demande de services financiers des clients, la production et la distribution de services par les banques (l’offre), la concurrence (baisse des coûts d’entrée sur le marché des nouveaux entrants) et la régulation des acteurs en concurrence (meilleure connaissance des acteurs, satisfaction aux exigences du régulateur). Les recherches de la Chaire Finance Digitale se focalisent sur les technologies de l’IA dans la banque, avec des questions centrées sur la lutte contre la fraude à la carte bancaire, l’explicabilité et les biais des algorithmes, et la régulation de l’intelligence artificielle.

Blockchain et désintermédiation financière

La technologie des registres distribués a le potentiel de transformer en profondeur le système financier. Lablockchain, qui est une technologie particulière de registre distribué, permet de valider et d’enregistrer des transactions sous format numérique dans un réseau décentralisé et sécurisé. Les applications de cette technologie sont nombreuses dans le domaine de la banque et de l’assurance, à l’image des paiements, des échanges de crypto-actifs, des levées de fonds et des contrats intelligents. Les impacts possibles de ces technologies sont difficiles à appréhender et la chaire propose de se focaliser sur quatre thèmes : l’économie de ces technologies, la désintermédiation financière (Initial Coin Offerings et cryptomonnaies), les monnaies numériques des banques centrales et la régulation de ces technologies.